mardi 31 janvier 2012

La page blanche de Pénélope Bagieu et Boulet aux éditions Delcourt


Elodie Pinson est assise sur un banc lorsqu'elle réalise qu'elle a tout oublié de sa propre vie. Elle ne sait pas ce qu'elle fait ici, elle ne sait plus qui elle est, ne se rappelle plus de son nom ni de son adresse. Grâce au sac à main posé à côté d'elle, elle parvient à reconstituer quelques informations essentielles qui vont lui permettre de rentrer jusqu'à son appartement. En chemin, Elodie échafaude de nombreuses théories sur la femme qu'elle est, est-elle en couple, mariée avec des enfants? Au fil des pages, la jeune femme découvre qu'elle vit seule avec son chat et qu'elle est libraire dans une grande enseigne, ce qui nous vaudra une double page particulièrement drôle sur les questions récurrentes des clients en librairie. Mais des questions subsistent, qui sont ses amis, où se trouve sa famille et surtout pourquoi a t-elle perdu la mémoire?

Dans La page blanche, on retrouve l'univers de Pénélope Bagieu (j'aime), des dessins simples mais efficaces, une ambiance plutôt féminine où il question de mecs, d'amitié et où on retrouve une partie de soi dans son sac à main. Le scénario de Boulet, bien qu'un chouïa moralisateur ( je ne vous en dit pas plus par peur de vous spoiler) nous amuse et nous emmène jusqu'au bout de cette histoire (et oui on est curieux, on veut savoir...). Les deux univers s'accordent très bien ce qui rend cette BD très agréable à lire, fraîche et sympathique. Alors, rien d'exceptionnel ici mais on  ne serait pas non plus contre 50 pages de plus.

lundi 30 janvier 2012

Les séparées de Kéthévane Davrichewy aux éditions Sabine Wespieser


Alice et Cécile sont amies depuis leur plus tendre enfance. Séparées suite à un déménagement alors qu'elles ne sont que de petites filles, elles se retrouvent quelques années plus tard. Elles deviennent alors inséparables. Elles sont tout l'une pour l'autre, confidentes, soeurs. Trente ans plus tard, les deux femmes ne se parlent plus. Alice est en train de se séparer de son mari et ses années d'amitié avec Cécile lui reviennent en mémoire. Grâce à ses souvenirs, nous retraçons les moments clés de l'histoire des deux jeunes femmes: leurs relations avec leur famille, leurs amours, leurs souffrances. Cécile, quant à elle, est à l'hôpital, plongée dans le coma. Autour d'elle, tout le monde est là, excepté la personne qu'elle souhaiterait avoir à ses côtés, Alice. Elle entame alors un long monologue intérieur à destination de son amie perdue. A l'aide d'allers-retours dans le temps, les pièces du puzzle de la séparation se mettent en place. 

Kéthévane Davrichewy reconstitue avec beaucoup d'émotions l'histoire parsemée de drames de deux femmes. Elle rappelle à notre mémoire une époque, celle des années 80, avec la victoire de Mitterrand, le succès de Julien Clerc et nombre de petits détails qui donnent une ambiance assez nostalgique au roman. Tout s'enchaîne superbement avec beaucoup de finesse et d'analyse. Ici, pas de mièvrerie ni de trash pour le trash, mais simplement un livre d'une grande profondeur.

Merci beaucoup aux éditions Sabine Wespieser qui m'ont permis de découvrir l'écriture de Kéthévane Davrichewy et son roman Les séparées


dimanche 29 janvier 2012

Nouvelle édition de Masse critique chez Babelio

Grâce au site Babelio et à son évènement Masse Critique (le premier de cette année 2012), je vais avoir la chance de recevoir Le chapeau de Mitterrand d'Antoine Laurain. C'est un roman dont on entend pas mal parler en ce début d'année et que j'ai hâte de découvrir. Comme j'ai vu de nombreuses critiques, parfois mitigées, je suis pressée de l'avoir entre les mains afin de me faire mon propre avis.



Pour vous donner un petit aperçu, voici la présentation de l'éditeur:

Un soir à Paris, Daniel Mercier, comptable, vient dîner en solitaire dans une brasserie pour se consoler de l'absence de sa femme et de son fils. Sa vie en tout point banale, étriquée même, bascule quand un illustre convive s'installe à la table voisine : François Mitterrand, venu déguster des huîtres en compagnie de deux amis. Son repas achevé, le Président oublie son chapeau, que notre Français tout à fait moyen décide de s'approprier en souvenir. Or le célèbre feutre noir n'est pas un simple trophée : tel un talisman, il ne tarde pas à transformer le petit employé en véritable stratège au sein de son entreprise… Daniel aurait-il sans le savoir percé le mystère du pouvoir suprême ?

samedi 28 janvier 2012

Sukkwan island de David Vann aux éditions Gallmeister


Jim a connu de nombreux échecs dans sa vie, divorcé et séparé à plusieurs reprises, il connait peu ses enfants et notamment Roy, son fils de 13 ans. Afin de prendre un nouveau départ et malgré les réticences de son ex-femme, il décide d'aller s'installer, avec son fils, sur une île inhabitée pendant un an. Munis de quelques caisses de nourriture, d'une radio et du matériel de survie indispensable, père et fils débarquent sur Sukkwan island. Ils s'installent dans la cabane que Jim y a acheté et se rendent vite compte que tout ne sera pas aussi simple que ce qu'ils avaient imaginé. L'hiver s'annonce long et rude, chacun s'attelle à sa tâche, couper du bois pour se chauffer, pêcher et chasser pour faire des réserves de nourriture. Mais ce qui était censé rapprocher père et fils ne fait que les séparer un peu plus. Jim est rattrapé par ses vieux démons et se confie avec brutalité et égoïsme à Roy. Le jeune garçon supporte difficilement cette situation et l'ambiance devient de plus en plus pesante sur l'île. Leurs conditions de vie tout comme leur relation se détériorent jusqu'au drame...

Deux romans, deux îles désertes en Alaska, il semblerait que le thème soit cher à l'auteur. Il est vrai que les grands espaces isolés où la nature règne encore en maître est propice à l'observation, à l'étude des comportements humains jusque dans leurs moindres instincts primitifs. Et l'on peut dire que David Vann est maître dans l'art de disséquer les actes et les pensées de ses personnages. Il parvient, sans difficulté, à installer une atmosphère lourde et malsaine aussi bien dans la cabane de Jim et Roy que sur notre canapé. Sur un rythme lent mais parfaitement maîtrisé, chaque élément trouve sa place et nous entraîne au coeur d'un Alaska à la fois somptueux et dangereux.
Désolations, le second roman de l'auteur, fut sûrement un de mes plus gros coup de coeur de l'année 2011 et Sukkwan island ne parviendra malheureusement pas à le rattraper. C'est un roman fort, sans conteste marquant, qui aura su créer chez moi de nombreuses émotions mais l'effet de découverte était sûrement un peu estompé. J'ai l'impression que les lecteurs ayant commencé par Sukkwan island ont eu un énorme coup de coeur pour ce roman et que ceux qui, comme moi, ont découvert l'écriture de David Vann par Désolations  en sont sortis bluffés. Une chose est sûre, j'attends son troisième roman avec impatience...



vendredi 27 janvier 2012

Les merveilles de Claire Castillon aux éditions Grasset



1er mai, jour du muguet. Evelyne, 12 ans, voit sa vie basculer lorsque son père ne supportant plus les critiques des voisins contre Lulu, le chien de la famille, attache l'animal à l'arrière de la voiture  et roule sans regarder en arrière. Lulu est entre la vie et la mort et Evelyne commence à entendre des cloches.Ces cloches déclenchent chez la jeune fille des accès de violence, notamment contre sa mère qui n'en sortira pas indemne. Son père, il n'en est plus question si ce n'est pour rencontrer Joe, un ami de celui-ci. Evelyne a 13 ans, prétend en avoir 17,  lorsqu'elle couche avec lui. Dès lors, la sexualité prend une place très importante dans sa vie. Quelques années plus tard, elle se marie avec Luigi, pizzaiolo et devient mère d'un "enfant-veau" comme elle le dit si bien avec son langage cru, son franc parler et ses cloches qui ne s'éloignent jamais très loin. Pour son mari, elle est employée dans une usine mais dans la vraie vie, elle est escort-girl. Elle jongle entre sa famille, son travail et son nouvel amant, un homme qu'elle admire pour son intelligence.
Claire Castillon dérange et perturbe de manière admirable avec ses phrases choc et sa manière si particulière de faire vivre ses personnages. Il faut tout de même avoir le coeur bien accroché pour supporter certaines scènes à la limite du soutenable. Mais c'est également ce qui en fait un roman d'une grande force. Les merveilles, c'est un livre qu'on n'a pas l'habitude d'avoir entre les mains et dont on garde une trace pendant longtemps. 


"Le lendemain, c'est dimanche, la messe avec les cloches, dieu vivant aux commandes, qui donne du carillon pour m'amplifier. Dans mes oreilles, je suis assez haute fidelité et c'est comme si j'avais des baffles, mais là, je me retrouve pas."







Bienvenue à toutes et à tous dans La librairie de Liliwenn. Merci de venir me retrouver ici à ceux qui me suivaient déjà sur C'est dur d'être une tortue ainsi qu'aux nouveaux arrivants et aux gens de passage. J'espère que ce blog sera un lieu d'échanges et de découvertes littéraires. N'hésitez pas à venir partager vos avis, vos envies de lecture, ou simplement papoter de tout et de rien. A très vite!




Les nouvelles séries manga à découvrir


Tous les mois paraissent en France tout un tas de nouveaux manga. Il faut dire qu'on a un tel retard vis-à-vis de nos amis japonais que certaines séries paraissent chez nous aujourd'hui alors qu'elles ont plus de dix ans d'existence dans leur pays. Cependant, réjouissons nous car la France est le pays où la parution de manga est la plus importante après le Japon.

Voici quelques séries à découvrir et à surveiller du coin de l'oeil en ce début d'année 2012:

• Deux nouveaux Shojo (série orientée vers un public féminin jeune):



Shirayuki aux cheveux rouges de Sorata Akizuki est une adaptation libre de Blanche-Neige. Comme son nom l'indique, Shirayuki est une jeune fille aux cheveux rouges (on l'aurait pas deviné dites donc!). Harcelé par le prince de son royaume qui souhaite l'épouser (la faute aux cheveux rouges justement...), elle décide de fuir. Elle se retrouve dans le royaume voisin, recueilli par un autre prince et ses amis. Malheureusement, Shirayuki n'est pas la bienvenue au sein du château car elle n'est qu'une simple roturière. Elle n'aura alors plus qu'un but, se perfectionner en herboristerie afin de devenir l'herboriste officiel du royaume.

Série en cours, 6 tomes parus au Japon, tomes 1 et 2 à paraître en France le 20 janvier 2012 chez Kana.



On peut dire que la couverture ne rend pas honneur à ce manga, c'est sûrement son moins joli dessin. Papillon de Miwa Ueda, c'est l'histore de deux soeurs jumelles, l'une élevée par ses parents à la ville, la seconde par ses grands-parents à la campagne. A l'adolescence, elles se retrouvent, Kana est une magnifique jeune fille épanouie et sûre d'elle, Ageha est, quant à elle, beaucoup moins extravertie et plus discrète tant dans son caractère que physiquement. La jeune fille est amoureuse de son ami d'enfance mais lorsque Kana s'en rend compte, elle décide de tout faire pour nuire à sa soeur...

Série terminée, 8 tomes parus au Japon, 1er tome paru en France le 4 janvier 2012 chez Pika.



• Trois nouveaux nouveaux Shonen (destinés à un public masculin jeune):



Btoom! de Junya Inoue. Ryuta est un jeune homme sans emploi, il vit chez sa mère qui n'en peut plus de le voir passer ses journées sur un jeu vidéo en ligne. Ce jeu s'apelle BTOOOM et Ryuta en est devenu un expert. Le principe: se battre contre des adversaires, les tuer et récupérer leurs armes. Mais un matin, Ryuta se réveille et se retrouve sur une île, très rapidement, il est attaqué par un homme et réalise qu'il se trouve au coeur même de son jeu favori, BTOOOM! Un seul moyen de survivre, tuer tous les autres participants afin de pouvoir quitter l'île.

Série en cours, 7 tomes parus au Japon, 1er tome paru en France le 04 janvier 2012 chez Glénat.





Kuroko's basket de Tadatoshi Fujimaki est une nouvelle série sportive à paraître. On y suit Tetsuya Kuroko et Taiga Kagami, tous deux inscrits depuis peu dans l'équipe de basket du lycée Seirin. Très vite, une rumeur commence à circuler, Tetsuya aurait fait partie de l'équipe "Génération miracle" où chaque joueur possédait des qualités de jeu très particulières.

Série en cours, 15 tomes parus au Japon, 1er tome à paraître en France le 18 janvier 2012 chez Kazé.



• Un Seinen (destiné à un public adulte)




Bonne nuit Punpun d'Inio Asano est clairement un des seinen à surveiller en ce début d'année. Il a cela de particulier que son personnage principal, Punpun, est représenté par le dessin enfantin d'un oiseau et ne parle pas. Ce petit oiseau nous le suivrons tout au long de ses journées, à l'école avec ses amis et le soir lorsqu'il rentre chez lui et que son père frappe sa mère. C' est parfois dérangeant, souvent drôle et surtout original!

Série en cours, 9 tomes parus au Japon, tomes 1 et 2 à paraître en France le 03 février 2012 chez Kana.


Sisters Red de Jackson Pearce aux éditions Albin Michel Wiz



Paru en novembre 2011 aux éditions Albin Michel Wiz, Sisters red de Jackson Pearce est un roman à découvrir dès l'âge de 13 ans.




Scarlett et Rosie sont soeurs. Elevées par leur grand-mère qu'elles ont vu mourir dans les griffes d'un fenris (une sorte de loup à la recherche de jeunes filles à dévorer), les deux soeurs décident de devenir des chasseuses. Enfin, celle qui le décide, c'est surtout Scarlett qui ne supporte pas l'idée que d'autres innocents se fassent tuer par des fenris. Rosie, quant à elle, aimerait vivre une vie plus ordinaire, celle de toutes les jeunes filles de son âge, aller au lycée, tomber amoureuse... Mais Rosie culpabilise, elle se sent obligée de combattre au côté de sa soeur, celle qui l'a sauvé lors de l'attaque chez sa grand-mère, celle qui en porte les stigmates sur son visage. Silas, un jeune homme ami de la famille est toujours présent pour Scarlett et Rosie, meilleur ami et partenaire de chasse de la première, amoureux de la seconde, il aura un rôle très important à jouer tout au long de cette histoire.

J'aime assez l'idée de détourner les contes que l'on connaît tous pour en faire autre chose, ils sont tellement riches qu'ils permettent tout un tas de possibilités et de réflexions.

Ici, les loups sont toujours des meurtriers sanguinaires et s'en prennent aux grands-mères, enfin à celle de Rosie et Scarlett en tout cas puisque leur intérêt se porte surtout vers les jeunes filles ensuite. Mais contrairement à notre petit chaperon, nos deux héroïnes vont décider de chasser et non pas se faire pourchasser (au début...). Dans cette lutte contre le mal, chacune révelera ses forces et ses faiblesses. Et si Rosie est un personnage que j'ai trouvé très attachant, angoissée à l'idée de céder à ses envies, de blesser sa soeur, Scarlett m'a, quant à elle, légerement agacée. Rigide, intransigeante, j'ai trouvé qu'elle tournait un peu en boucle tout au long du roman alors que l'on espère un seule chose: qu'elle lâche un peu de lest... 

Un roman intéressant, malgré quelques longueurs, tous les ingrédients sont réunis pour en faire un livre jeunesse attractif, du fantastique, deux jeunes filles aux caractères marqués, une histoire empreinte de douleurs et enfin un amour impossible... De mon côté, il m'a manqué un petit quelque chose pour le rendre passionnant.


Fatima ou les Algériennes au square de Leïla Sebbar aux éditions Elyzad



Grâce à l'opération Deux éditeurs se livrent sur Libfly, j'ai eu l'occasion de découvrir le roman de Leïla Sebbar, Fatima ou les Algériennes au square paru aux éditions Elyzad.




Dalila a 15 ans, elle vit à La Courneuve dans la cité des 4000 avec sa famille. Parce qu'elle dépasse parfois le couvre- feu que son père lui impose, ce dernier la frappe. Isolée pendant plus d'une semaine dans la chambre de ses frères, une décision s'impose à elle, elle doit quitter l'appartement familial pour échapper à cette violence. Auprès d'elle, pendant cette semaine, nous partageons ses souvenirs d'enfance. Nous revivons les après-midi passées au square avec sa mère et ses amies. Celles-ci échangent sur la vie à la cité, le quotidien, la délinquance des fils, la violence, l'éloignement du pays, les relations avec les services sociaux, la police, l'amour, l'émancipation des filles...

Leïla Sebbar raconte avec beaucoup de réalisme la vie au coeur de la cité, difficile de ne pas être touché par les différents personnages qu'elle met en scène. J'ai été particulièrement émue par cette femme qui face au déracinement et aux conditions de vie précaires de sa famille perd complètement pied, par son mari impuissant face à la situation, regrettant d'avoir entraîné sa femme et ses enfants dans un avenir sombre auquel il croyait tant.

Trente ans plus tard, le roman de Leïla Sebbar n'a pas pris une ride, il approche des sujets au coeur de l'actualité et nous fait réfléchir sur la thématique du déplacement, ce que l'on préserve, ce que l'on met de côté, ce que l'on affronte. 

Un grand merci à Elyzad et à Libfly!


Time riders d'Alex Scarrow aux éditions Nathan


Paru le 5 avril 2012 aux éditions Nathan, Time riders d'Alex Scarrow est un des romans jeunesse qui bénéfice d'une publicité importante en ce début d'année.




Liam, Maddy et Sal auraient dû mourir dans des circonstances et à des époques particulières, l'un en 1912, les autres en 2010 et 2026. Mais quelques minutes avant leur mort, un vieil homme apparaît pour leur proposer un marché. Ils seront sauvés s'ils acceptent de l'accompagner et de l'aider afin que les voyages dans le temps ne provoquent pas de changements dans le passé. Les trois adolescents acceptent et se retrouvent en 2001 à New York. Très vite, un "décalage" est perçu, quelqu'un a modifié le passé. Il faut localiser cette personne et rétablir l'histoire.

Alex Scarrow nous livre ici le premier volume d'une trilogie au sujet palpitant, les voyages dans le temps. On attend toujours beaucoup d'un tel sujet et ici, j'ai été un peu déçu. L'auteur nous emmène en 1941 auprès d'Hitler, c'est sûrement ce petit manque d'originalité qui m'a laissé sur ma faim. Malgré tout, on plonge rapidement dans l'action et on a envie de savoir qui a changé l'histoire et pourquoi. On se focalise d'ailleurs peut-être un peu trop sur l'intrigue sans en apprendre davantage sur les personnages principaux. Qui sont-ils? A quoi ressemblait leur vie? Ce manque d'informations nous empêche de nous attacher pleinement aux personnages et on espère en savoir plus dans les prochains tomes prévus en mai et septembre 2012. 

A découvrir dès 12 ans.


Les tops de l'année 2011


Pour cette dernière journée de 2011, je vous propose un petit récap de mes coups de coeur de l'année, on y retrouve des romans de la dernière rentrée littéraire mais également des livres parus au cours des années précédentes ainsi qu'un ou deux classiques. 


Dans la catégorie littérature française:

  • Les heures silencieuses de Gaëlle Josse, un livre qui nous raconte d'une très belle manière un tableau de De Witte.

  • Le premier été d'Anne Percin, perturbant, dérangeant, le livre qui m'aura valu une petite critique publiée dans le magazine de la rentrée littéraire du Furet du Nord.



  • L'invention du désir de Carole Zalberg, les échanges poétiques et sensuels de deux amants.

  • Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan, une des dernières claques de l'année, un roman qui m'a complètement soufflée.


Dans la catégorie littérature étrangère:

  • Rosa candida d'Audur Ava Olafsdottir, un roman initiatique émouvant et l'attente d'un prochain livre de l'auteur.

  • La vie très privée de Mr Sim de Jonathan Coe, so british et tellement bon.

  • Murambi, le livre des ossements de Boubacar Boris Diop, un livre pour ne pas oublier.

  • Desolations de David Vann, glacial et glaçant.

  • L'annulaire de Yoko Ogawa, étrange, sensible et beau, l'univers de Yoko Ogawa me donne des frissons.




  • Le livre sans nom, une tuerie qu'on dévore jusqu'au bout de la nuit!

  • Orgueil et préjugés, pas besoin d'en dire plus...

  • Le clan des otori, une épopée au coeur du Japon miédéval et une belle histoire d'amour, que demander de plus!


Dans la catégorie BD:

  • Un amour de marmelade d'Olivier Supiot, pour sa poésie et son humour.

  • Sambre d'Yslaire et Balac, pour la beauté de ses dessins et de ses couleurs.

  • Habibi de Craig Thompson, chef d'oeuvre graphique.




  • Atar gull de Bruno et Fabien Nury, le destin d'un esclave au graphisme surprenant.

  • L'armure du Jakolass de Manu Larcenet, parce que Valérian par Larcenet, c'est tellement drôle.



Dans la catégorie manga:


  • Judge de Yoshiki Tonogai, un thriller entre Seven et Saw.

  • J'aime les sushis d'Ayumi Komura, un manga culinaire dans l'air du temps.



  • Black bird de Kanoko Sakurakouji, un humour à la limite du graveleux mais une histoire pour nos coeurs de midinette.



Dans la catégorie littérature jeunesse:

  • La cité de Karim Ressouni-Demigneux, un roman intelligent qui s'intéresse à de nombreux sujets.

  • Divergent de Veronica Roth, entre fantastique, aventure et romance. 



  • Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh, où l'on suit l'histoire de quatre jeunes filles avec beaucoup de tendresse.


Et voilà, l'année se termine avec beaucoup de jolies découvertes, je vous rassure, il y a eu quelques ratés aussi mais je n'en reparlerai pas.

Je vous souhaite un bon réveillon, à très vite pour une nouvelle année pleine de lecture et d'échanges.


Le coffre enchanté de Jean-François Chabas et David Sala aux éditions Caterman




Présentation de l'éditeur:

Remonté par un pêcheur des profondeurs de la mer, un gros coffre en métal luisant suscite l'avidité de l'Empereur cupide, toujours en quête d'un trésor supplémentaire. Seulement voila: rien ni personne ne parvient à l'ouvrir...


Et j'en pense quoi?

Grâce à l'opération Masse critique jeunesse lancée par Babelio, j'ai eu le plaisir de recevoir (avec un petit peu d'avance sur le père noël) l'album Le coffre enchanté. J'ai été séduite par les illustrations de David Sala qui sont vraiment très belles, pleines de couleurs et de fantaisie. L'album en lui-même est également réussi avec sa couverture cartonnée violette et dorée ouverte sur la première illustration.

Mais si les dessins m'ont emporté, je suis un peu déçue par le texte. D'abord, dès le début le pêcheur se fait un peu avoir, il faut le dire, et puis la morale de la fin m'a laissé un peu songeuse... J'espérais autre chose, je peux difficilement vous en dire plus sans révéler le dénouement de l'intrigue mais après une narration plutôt répétitive, on aimerait un plus gros retournement de situation.


Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan aux éditions JC Lattès






Présentation de l'éditeur:

« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. 
La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. 
Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. » 

Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.


Et j'en pense quoi?

Comme avec Véronique Ovaldé, je n'avais pas été conquise par le premier roman de Delphine de Vigan que j'avais lu. Le sujet de Jours sans faim m'intéressait mais j'avais trouvé le style un peu lourd. Comme avec Véronique Ovaldé, je ne regrette pas d'avoir persévéré.

Rien ne s'oppose à la nuit est un véritable coup de coeur. Du début à la fin, je suis fascinée par l'histoire tragique de cette famille, par l'agencement de ce roman, entre récit et questionnements. Delphine de Vigan parvient à associer ce qui vient du coeur, ce qui prend aux tripes mais également ce que la raison nous pousse à interroger. On voudrait le lire d'une traite mais il faut pouvoir encaisser ce qui nous arrive en pleine face. Attention, pas de pathos dans ce livre mais des drames, des non-dits, des émotions qui remuent, qui dérangent. Mais n'est-ce pas ce qu'on attend d'un livre? On se dit aussi qu'il a fallu une force incroyable pour écrire ce roman et pour en transmettre son histoire. On referme le livre, soufflé...


Des vies d'oiseaux de Véronique Ovaldé aux éditions de l'Olivier





Présentation de l'éditeur:

Quand sa fille Paloma déserte sans prévenir la somptueuse villa familiale, Vida Izzara croit en deviner la raison : elle serait partie avec son amant vivre une vie moins conventionnelle. Jusqu’au jour où Vida comprend que c’est elle aussi que Paloma fuit. Aidée par Taïbo, qui enquête sur un couple de jeunes gens habitant clandestinement les demeures inoccupées de la région, elle part à la recherche de sa fille. Ce périple la conduira de l’Irigoy de son enfance aux recoins secrets de son cœur.

Les vies d’oiseaux, ce sont celles que mènent ces quatre personnages dont les trajets se croisent sans cesse. Chacun à sa manière, par la grâce d’un nouvel amour, est amené à se défaire de ses liens – conjugaux, familiaux, sociaux – pour éprouver sa liberté d’exister.



Et j'en pense quoi?

Il faut d'abord que je remercie Price Minister qui grâce à son opération (et sa persévérance car le premier exemplaire n'est pas arrivé jusqu'à ma boîte aux lettres, j'espère que la poste s'est régalé avec ce livre!) Les matchs de la rentrée littéraire m'a permis de lire le nouveau roman de Véronique Ovaldé : Des vies d'oiseaux.






De Véronique Ovaldé, j'avais lu Et mon coeur transparent et j'étais restée sur ma faim, pas totalement conquise. Je n'ai pas voulu m'arrêter là (la faute aux critiques élogieuses sur Ce que je sais de Véra Candida et Des vies d'oiseaux) et je ne le regrette pas!

On pénètre tout de suite dans l'histoire avec Vida, la mère de famille, qui semble avoir abandonné ses rêves au fil des années. Prisonnière dans une cage dorée aux côtés d'un mari qu'elle n'aime plus, elle ne trouve plus le courage de faire en sorte que sa vie change. On poursuit avec Paloma, sa fille, éprise de liberté, elle, ne craint pas d'abandonner sa famille pour aller vivre une vie qu'elle imagine meilleure. On est un peu des deux, la peur et la fougue, l'abandon et le courage. Un homme viendra bouleverser l'ordre des choses, il se nomme Taïbo, flic insondable à la méga classe ( oui, je suis un peu fan de Taïbo, j'avoue...).

Des vies d'oiseaux est un roman captivant dans le sens où l'on souhaite en connaître l'issue. Ses personnages décrits avec beaucoup de précision et de finesse nous entraînent dans des questionnements essentiels sur la liberté. Un beau voyage.


Atar Gull de Fabien Nury et Bruno aux éditions Dargaud






Présentation de l'éditeur:

1830, Afrique noire. Atar Gull, un superbe esclave, est chargé sur le bateau du capitaine Benoît pour être vendu aux Antilles. Son prix est élevé : c'est le fils d'un roi, un athlète, un guerrier... Son histoire nous entraînera des soutes d'un négrier jusqu'à la Jamaïque, des marchés aux esclaves au coeur des plantations ; son destin sera tragique... 


Et j'en pense quoi?

Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle, adapté d'un roman d'Eugène Sue, est une des BD à découvrir absolument en cette fin d'année. 

En 1830, Atar Gull est fait prisonnier, c'est le fils du chef de la tribu, il est grand et fort, il sera vendu à prix d'or comme esclave dans une plantation en Jamaïque. Il semble s'adapter très vite à cette nouvelle vie, rencontre la future mère de son enfant et devient de plus en plus proche du maître de la plantation... Je ne peux pas vous en dire plus, ce serait gâcher le suspense (sauf si vous avez déjà lu le livre).

Je peux seulement vous encourager à lire cette BD pour son histoire mais également pour ses dessins et ses couleurs, un vrai choc graphique!


1Q84 Livre 1 d'Haruki Murakami aux éditions Belfond







Présentation de l'éditeur:

Le passé– tel qu'il était peut-être – fait surgir sur le miroir l'ombre d'un présent – différent de ce qu'il fut ? 

Un événement éditorial sans précédent 

Une oeuvre hypnotique et troublante 
Un roman d'aventures 
Une histoire d'amour 
Deux êtres unis par un pacte secret 

Dans le monde bien réel de 1984 et dans celui dangereusement séduisant de 1Q84 va se nouer le destin de Tengo et d'Aomamé...


Et j'en pense quoi?

Haruki Murakami signe ici le premier volume d'une trilogie intitulée 1Q84. Il y présente ses deux personnages principaux, alternant les chapitres, l'un concernant Aomamé, le suivant Tengo.

Aomamé est une jeune femme approchant la trentaine, exprimant peu ses émotions si ce n'est par la transformation impressionnante de son visage lorsqu'elle se retrouve face à une situation qu'elle a des difficultés à gérer. Pro du pic à glace, elle entretient un rapport particulier avec les hommes qu'elle aime plutôt âgés et plutôt chauves.

Tengo est professeur de mathématiques mais il est également écrivain. Son éditeur l'estime beaucoup mais considère qu'il doit encore progresser afin de percer dans le milieu littéraire. Il lui propose alors un travail un peu particulier, réécrire le roman d'une adolescente mystérieuse.

Au cours des 200 premières pages, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman qui me paraissait obscur et lent et puis j'ai commencé à vouloir comprendre, connaître la suite, notamment concernant Tengo et la relation qui se met en place avec la jeune romancière dont il réécrit le livre. Murakami distille avec parcimonie des éléments de compréhesion, des éléments qui relient les personnages entre eux mais pour en venir où, la question reste entière à la fin de ce premier tome. Je lirai certainement le deuxième volume mais j'ai besoin d'un peu de temps pour digérer celui-ci.


jeudi 26 janvier 2012

Habibi de Craig Thompson aux éditions Casterman





Présentation de l'éditeur:

Vendue à un scribe alors qu’elle vient tout juste de quitter l’enfance, puis éduquée par celui-ci, une très jeune femme voit son mari assassiné sous ses yeux par des voleurs. Elle parvient pourtant à leur échapper et trouve refuge sur une improbable épave de bateau échoué en plein désert, en compagnie d’un enfant nommé Habibi. 
Ensemble, dans des décors souvent nimbés de magie, ils vont grandir et vivre leur vie au sein de cet étrange endroit, en s’efforçant autant que possible de se protéger de la violence et de la dureté du monde, au rythme des contes, histoires, mythes et légendes racontés par la jeune femme…


Et j'en pense quoi?

En règle générale, j'aime beaucoup les titres proposés par Casterman dans leur collection écritures et Habibi ne fait pas exception. Craig Thompson, l'auteur du célèbre Blankets, aura mis sept ans pour donner vie à cette nouvelle bande dessinée et lorsqu'on découvre page après page cette histoire, on comprend facilement pourquoi. C'est un travail titanesque auquel s'est livré l'auteur. Gravures, enluminures et calligraphie sont au service de l'histoire de Dodola et Habibi mêlant références religieuses (bible et coran) et légendes à la manière des Mille et une nuits. Craig Thompson nous propose un roman graphique empli de poésie et de magie mais également de violence, la route sera longue pour nos deux personnages... Certainement la bande dessinée de cette fin d'année 2011, à offrir à Noël sans hésiter.


Avant d'aller dormir de S.J. Watson aux éditions Sonatine






Présentation de l'éditeur:

À la suite d’un accident survenu une vingtaine d’années plus tôt, Christine est aujourd’hui affectée d’un cas très rare d’amnésie : chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir qu’elle a en fait 47 ans et qu’elle est mariée depuis vingt ans. Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin, Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu’elle puisse se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence. Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Christine est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Très vite elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé… et sur son présent.


Et j'en pense quoi?

En commençant Avant d'aller dormir, je craignais que le récit soit très répétitif. L'histoire se basant sur la perte de mémoire d'une femme, l'auteur aurait pu s'en sortir difficilement. C'était sans compter sur le talent de S.J. Watson qui parvient à nous accrocher avec brio. Grâce à la lecture du journal qu'écrit jour après jour cette femme amnésique, on progresse dans la compréhension de l'histoire. Bon, je vous rassure, avant de tout comprendre, on est souvent paumé. Qui ment? Le mari? Le médecin? Qui est cette femme? Que lui est-il réellement arrivé? Et bien que l'histoire ne soit, au final, pas si originale qu'on l'espérait peut-être, on reste éveillé une bonne partie de la nuit pour en connaître le dénouement. Et ça, c'est la classe!


La cité tome 1 de Karim Ressouni-Demigneux aux éditions Rue du Monde





Je retourne le livre et je vois:

Imaginez un jeu révolutionnaire, totalement virtuel mais en temps réel. Un jeu où l'on pleure, où l'on saigne, à travers un autre soi-même. Un jeu où tout peut arriver, même mourir. Une énigme absolue où il faut tout découvrir y compris le but du jeu... Ce jeu existe: il s'appelle LA CITE.

Comme dix millions de Terriens, Thomas a eu la chance de pouvoir entrer dans LA CITE. Et tout a changé... Peu à peu, il a rencontré les amis que LA CITE lui destinait, Arthur, Liza et Jules César. Avec eux, il a découvert ses pouvoirs. Il a aussi repéré ses ennemis, comme Jonathan, son copain de lycée... Puis tout s'est emballé. Mystères et coups de théâtre se sont entrechoqués, ont submergé les esprits. Jusque dans la vraie vie...


Et j'en pense quoi?
A renfort de campagnes publicitaires surdimensionnées, un nouveau jeu fait son apparition. Il s'appelle LA CITE. Thomas, comme bon nombre de ses camarades, est intrigué par ce jeu dont personne ne sait rien. Il suffirait de mettre un bonnet et des gants pour faire vivre son avatar dans un monde parallèle répondant au nom de LA CITE. Thomas et ses amis sont sceptiques, serait-ce une arnaque? Mais ils sont obligés de se rendre à l'évidence lors d'une séance de démonstration: ce jeu ne ressemble à aucun autre, il est extraordinaire. Tout le monde se l'arrache mais seuls les dix premiers millions inscrits pourront en faire partie. Commence alors une plongée dans un jeu d'un nouveau genre, un jeu dont personne ne connaît le but et donc l'issue. A chacun de le découvrir. Des élements se mettent en place, chacun possède des pouvoirs qu'il peut utiliser en fonction des gens avec qui il se trouve. Mais attention, dans LA CITE, il est impossible de parler de sa vie réelle, gare à ceux qui franchiront cette règle. 

La lumière blanche, premier tome de la série LA CITE est un roman efficace. A première vue, destiné à la jeunesse dans la veine des romans d'aujourd'hui (science-fiction, magie, télé-réalité...) avec son plein d'action, c'est également un roman qui aborde des thèmes importants amenant à la réflexion. Il évoque notamment le sujet du deuil, Thomas a perdu sa mère et nous explique en quoi sa vie ainsi que celle de ses proches en a été changée. Le repli dans une vie virtuelle et l'addiction à celle-ci, notamment au moment de l'adolescence, sont traités avec beaucoup de justesse.

Un premier tome qui m'a beaucoup plu, des personnages vraiment attachants, qui nous ressemblent (presque un coup de coeur, je me réserve pour le prochain volume). Si quelqu'un connaît la date de sortie de la suite, je suis preneuse!


Paris vs New York de Vahram Muratyan aux éditions 10/18





Vahram Muratyan est né à Paris et vit à New York. Il est designer et nous propose dans ce petit livre, paru chez 10/18, une confrontation entre clichés des deux capitales. Je suis complètement fan de son travail et je ne peux plus m'arrêter de feuilleter cette petite merveille. Rien de tel que quelques images pour vous donner un aperçu beaucoup plus parlant que les mots. 











Vous pouvez retrouver ces images et tout plein d'autres sur le site Paris vs New York, a tally of two cities et cerise sur le gâteau, vous pouvez aussi acheter les posters en ligne. Allez hop, liste de noël!


Jayne Mansfield 1967 de Simon Liberati aux éditions Grasset





Présentation de l'éditeur:

« Aux basses heures de la nuit, le 29 juin 1967 sur un tronçon de la route US 90 qui relie la ville de Biloxi à La Nouvelle-Orléans, une Buick Electra 225 bleu métallisé, modèle 66, se trouva engagée dans une collision mortelle. »

Dans cette Buick broyée se trouvait une femme, une Hollywood movie star de trente-quatre ans, danseuse nue à Las Vegas, célébrissime sex-symbol des années 50.

Simon Liberati ressuscite Jayne Mansfield, l'actrice méconnue la plus photographiée au monde, fouille amoureusement dans les recoins les plus ténébreux de sa vie, retrace ses dernières heures en plein été hippie, lesquelles disent aussi le crépuscule de l'âge d'or hollywoodien. Au programme : perruques-pouf, LSD 25, satanisme, chihuahuas, amants cogneurs, vie désaxée, mort à la James Dean, cinq enfants orphelins et saut de l'ange dans l'underground.


Et j'en pense quoi?


 



En règle générale, j'ai tendance à faire davantage confiance au prix Fémina (La classe de neige, Où on va, papa?) qu'au Goncourt ou au Renaudot. Ne me demandez pas pourquoi, il n'y a aucune explication valable. Malheureusement pour moi, cette année, c'est une mauvaise pioche!

Je me berçais de la douce illusion d'en apprendre plus sur le destin tragique de Jayne Mansfield dont je connaissais peu l'histoire. Je connais désormais le nom de ses chiens et suis capable de vous décrire la voiture dans laquelle elle est décédée avec précision. Ca vous donne envie hein? J'en étais sûre!

Si vous aussi vous adorez qu'on vous abreuve de noms de personnalités tous les deux mots, qu'on vous parle a little en anglais parce que: c'est la classe, ce roman (roman?) est pour vous. Si vous avez envie d'en apprendre davantage sur son rapport aux hommes, ses relations avec ses enfants, sa descente aux enfers... allez voir ailleurs et profitez-en. 

En tout cas, on dirait bien que moi, je suis passée à côté...


De retour et avec un portrait chinois!


Tout d'abord un grand merci à D. de Lectures Humaines qui m'a fait sortir de ma longue période d'hibernation en venant me titiller avec son portrait chinois. Ensuite, juste un mot pour dire que je suis très contente de revenir dans le coin!

C'est parti!


1- Un peintre



Einige Kreise, Kandinsky



2- Un film

Eternal sunshine of the spotless mind!



3- Un personnage de fiction

Elizabeth Bennet (Orgueil et préjugés forever, mouah!!!)



4- Un personnage historique

Martin Luther King



5- Une ville

Je la cherche encore pour le moment...



6- Une gourmandise

Un macaron



7- Une couleur

Le vert



8- Une chanson



Alors qui se lance maintenant?

J'aime les sushis d'Ayumi Komura aux éditions Delcourt




Et j'en pense quoi?

Deuxième coup de coeur de la semaine, ça commence fort, pour ce manga d'Ayumi Komura! J'aime les sushis est un shojo, autrement dit un manga destiné aux filles, mais ne vous y trompez pas, peu de niaiseries ici et surtout beaucoup d'humour. 

Hanayu, fille d'un pâtissier à la grande renommée rêve de devenir maître sushi. Le problème c'est qu'on attend d'elle qu'elle reprenne la pâtisserie familiale. C'est donc en cachette qu'elle cherche un moyen d'accéder à son rêve. Son idée: épouser le fils d'un maître sushi réputé, Hayato, scolarisé dans le même lycée hôtelier qu'elle. Dans les faits, c'est un peu plus compliqué, la jeune fille ne sait pas comment s'y prendre pour qu'Hayato tombe amoureux d'elle. Heureusement pour elle, il fera le premier pas assez rapidement mais je vous rassure, de nombreux retournements de situation sont à prévoir d'autant plus qu'Hayato semble avoir lui aussi un intérêt tout particulier à sortir avec Hanayu.

C'est drôle, frais, dans l'air du temps (le manga culinaire débarque!), les dessins sont très sympas et je note avec beaucoup de plaisir l'absence de coeurs et d'étoiles recouvrant les pages! J'ai hâte de découvrir le deuxième tome pour voir ce que nous a réservé Ayumi Komura!


Désolations de David Vann aux éditions Gallmeister




Présentation de l'éditeur:

Sur les rives d'un lac glaciaire au coeur de la péninsule de Kenai, en Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants aujourd'hui adultes. Mais après trente années d'une vie sans éclat, Gary est déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irène se résout à l'accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui l'assaillent et ne lui laissent aucun répit. Entraînée malgré elle dans l'obsession de son mari, elle le voit peu à peu s'enliser dans ce projet démesuré. Leur fille Rhoda, toute à ses propres rêves de vie de famille, devient le témoin du face-à-face de ses parents, tandis que s'annonce un hiver précoce et violent qui rendra l'îlot encore plus inaccessible.


Et j'en pense quoi?

Je sais déjà que je vais avoir beaucoup de mal à trouver les mots pour vous parler de ce roman. Si je vous le résumais, je ne vous donnerai pas vraiment envie de le lire car l'histoire que nous raconte ici David Vann est de prime abord assez basique. Je vais tout de même m'essayer à l'exercice en vous disant qu'il s'agît ici de l'histoire d'une famille, de plusieurs générations dont les membres se croisent, s'affrontent, s'évitent, tout cela en plein coeur de l'Alaska. Mais Désolations, c'est avant tout un auteur talentueux qui parvient à rendre ce roman addictif. David Vann est maître dans l'art de la description. Il nous entraîne avec lui dans un paysage beau et violent, dans des terres qui nous paraissent tout à coup étrangement familières et nous conduit dans l'intimité de ses personnages. On tourne les pages et on se prend tout en pleine figure, la douleur d'une femme qui n'a jamais vraiment comptée, les regrets d'un homme pour qui la vie n'aura été qu'une succession d'échecs... Chaque phrase à son importance, chaque mot est utile et contribue à créer une atmosphère qui persistera bien après la fin du roman.


Les brèves de la rentrée littéraire #2


Il est temps de faire un petit récapitulatif des futurs prix de cette rentrée littéraire 2011. Les premières sélections tombent jour après jour et les paris peuvent être lancés!


Pour le Goncourt, on retrouve:

- Rom@ de Stéphane Audeguy

- Limonov d'Emmanuel Carrère

- Retour à Killybegs de Sorj Chalandon

- Dans un avion pour Caracas de Charles Dantzig

- Les souvenirs de David Foenkinos

- L'art français de la guerre d'Alexis Jenni

- Jayne Mansfield 1967 de Simon Libérati

- Un sujet français d'Ali Magoudi

- Du domaine des murmures de Carole Martinez

- Des vies d'oiseaux de Véronique Ovaldé

- Le système Victoria d'Eric Reinhardt

- Monsieur le Commandant de Romain Slocombre

- Tout, tout de suite de Morgan Sportès

- La belle amour humaine de Lyonel Trouillot

- Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan



Le jury du Renaudot a lui aussi sélectionné quinze titres dont sept en commun avec le Goncourt alors soit c'est du très lourd soit ben, c'est pas original, je vous montre:

- Limonov d'Emmanuel Carrère

- L'art français de la guerre d'Alexis Jenni

- Jayne Mansfield 1967 de Simon Liberati

- Du domaine des murmures de Carole Martinez

- Le système Victoria d'Eric Reinhardt

- Tout, tout de suite de Morgan Sportès

- Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan

- Du temps qu'on existait de Marien Defalvard

- Brut de Dalibor Frioux

- Un amour de frère de Colette Fellous

- Vers la mer d'Anne Sophie Stefanini

- Paris en temps de paix de Gilles Martin-Chauffier

- Assomons les pauvres de Shusmona Sinha

- Le ravissement de Britney Spears de Jean Rolin

- Kampuchéa de Patrick Deville



En ce qui concerne le prix Fémina, nous retrouvons quinze titres français et douze romans étrangers:

Les romans français:

- Un certain mois d'avril à Adana de Daniel Arsand

- Des garçons d'avenir de Nathalie Bauer

- Kampuchéa de Patrick Deville

- Nestor rend les armes de Clara Dupont-Monod

- Cheyenn de François Emmanuel

- Un amour de frère de Colette Fellous

- Les souvenirs de David Foenkinos

- Pas d'inquiétude Brigitte Giraud

- L'art français de la guerre d'Alexis Jenni

- Jayne Mansfield 1967 de Simon Liberati

- So long, Luise de Céline Minard

- Des vies d'oiseaux de Véronique Ovaldé

- Comme une ombre de Michel Schneider

- Les débutants d'Anne Serre

- Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan


Les romans étrangers:

- La répétition d'Eleanor Catton

- Freedom de Jonathan Franzen

- Dire son nom de Francisco Goldman

- Quatre jours en mars de Jean-Christian Grondahl

- Une femme fuyant l'annonce de David Grossman

- Un été sans les hommes de Siri Hustvedt

- Les revenants de Laura Kasischke

- Muse de Joseph O'Connor

- Persecution d'Alessandro Piperno

- A travers tous les miroirs d'Ursula Priess

- La tristesse des anges de Jon Kalman Stefansson

- Sanctuaire du coeur de Duong Thu Huong



Ne nous arrêtons pas en si bon chemin et découvrons maintenant la première sélection du prix de Flore:

- Touriste de Julien Blanc-Gras

- Du temps qu'on existait de Marien Dafalvard

- La Zonzon d'Alain Guyard

- Les Auto tamponneuses de Stéphane Hoffmann

- Les Morues de Titiou Lecocq

- Revenants de Patrice Lelorain

- Le Bloc de Jérome Leroy

- Journal d'un raté d'Edouard Limonov

- Les lumières du ciel d'Olivier Maulin

- Le Pacte des vierges de Vanessa Schneider



Vous pourrez également retrouver les sélections des prix Décembre et Wepler ainsi que du prix Médicis en cliquant sur ces petits liens!


Alors vous pariez sur qui?


Notons qu'au milieu de toutes ces premières sélections, certains prix ont déjà été attribués comme le prix Fnac qui revient à Delphine de Vigan pour Rien ne s'oppose à la nuit ainsi que le prix Virgin-Lire pour Scintillation de John Burnside.





On se retrouve bientôt pour la suite des sélections, en attendant je retourne à Désolations de David Vann (Miam!).


Divergent de Veronica Roth aux éditions Nathan





Présentation de l'éditeur:

Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq factions. A 16 ans, elle doit choisir sa nouvelle appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d'aptitudes n'est pas concluant. Elle est divergente, elle est en danger de mort!


Et j'en pense quoi?

Béatrice a 16 ans. Comme ses camarades, elle doit passer un test décisif puisque celui-ci déterminera à quelle faction elle correspond le mieux. Il en existe cinq: les sincères, les fraternels, les érudits, les audacieux et ls altruistes dont Béatrice et sa famille font partie. Seulement voilà, son test n'est pas concluant et ne lui désigne pas une faction mais plusieurs. Elle est ce qu'on appelle une divergente et visiblement, il vaudrait mieux que personne ne le sache. Elevée dans les préceptes de l'altruisme, Béatrice ne s'y sent pas à sa place et décide, lors de la cérémonie du choix des factions, de rejoindre les audacieux au risque de rompre tout lien avec sa famille. C'est une grande aventure et un long et douloureux apprentissage qui commence alors. Rebaptisée Tris à son arrivée dans sa nouvelle faction, elle devra faire preuve de beaucoup de courage pour se faire une place et être intégrée par les plus réfractaires tout en conservant un lourd secret qui pourrait lui coûter la vie.

A mi-chemin entre Harry Potter et Hunger Games, Divergent est le roman jeunesse à découvrir en cette rentrée. Des personnages aux personnalités bien définies, une histoire addictive où le bien ne triomphe pas toujours et une romance, je vous l'accorde, complètement prévisible mais qui fait tellement de bien (midinette power!!!).

Rendez-vous en librairie le 6 octobre prochain pour découvrir Divergent, un roman de Veronica Roth à paraître aux éditions Nathan.


mercredi 25 janvier 2012

Une nuit à Reykjavik de Brina Svit aux éditions Gallimard




Présentation de l'éditeur:

Est-elle sûre de son coup? Est-ce qu'elle veut vraiment payer un homme pour qu'il passe une nuit avec elle? Un homme qu'elle connaît à peine, rencontré une semaine plus tôt, à Buenos Aires. Ici, sur cette terre de glace et de feu? Au milieu de nulle part? Elle, c'est Lisbeth Sorel. Lui, Eduardo Ros. La terre de glace et de feu ne peut-être que l'Islande, en plein hiver. La nuit qu'ils vont passer ensemble sera la plus longue, la plus folle, la plus intense, la plus sombre, la plus désespérée. Et puis, le lendemain, à sa sortie, la plus lumineuse. Presque un miracle.


Et j'en pense quoi?

A Paris, Lisbeth partage sa vie entre son travail, ses amants et le souvenir de sa soeur décédée d'une grave maladie. Lorsqu'une de ses amies lui propose de la rejoindre en vacances en Argentine, elle hésite longuement mais finit par accepter. Elle y rencontre Eduardo, un attirant danseur de tango, gigolo à ses heures perdues. Lisbeth décide alors de payer le jeune homme afin de passer une nuit avec lui à Reykjavik. Les voilà réunis dans une petite chambre d'hôtel au coeur de l'hiver islandais, cependant rien ne se passe comme elle l'avait imaginé. Tout semble aller de travers et Lisbeth ne nous épargne rien de ses doutes, de ses névroses et de ses questionnements existentiels. Face à une Lisbeth plus qu'antipathique, Eduardo se mue en un homme insignifiant et si l'on avait jusqu'ici envie de découvrir ce couple atypique, ce sentiment s'estompe rapidement. Un changement s'opère toutefois dans les dernières pages et nous laisse une impression moins amère...





Merci à Libfly et au Furet du nord qui me permettent aujourd'hui de vous parler de Une nuit à Reykjavik de Brina Svit, un roman à paraître aux éditions Gallimard le 15 septembre 2011. 


Le pied mécanique de Joshua Ferris aux éditions JC Lattès






Présentation de l'éditeur:

Tim Fanrsworth est un homme séduisant. Les années paraissent ne pas avoir prise sur lui : il ressemble toujours à ces stars de cinéma que les femmes admirent tant. Il aime sa femme, Jane, superbe elle aussi, et, en dépit des épreuves du quotidien et des petites tentations, nées de longues années de vie commune, leur mariage est heureux. Le travail de Tim est sa passion : associé d’un grand cabinet d’avocats de Manhattan, il gère les affaires les plus importantes. Même lorsque sa fille unique, Becka, se cache derrière sa guitare, ses dreadlocks et ses rondeurs, il n’a de cesse de lui répéter en père modèle et aimant qu’elle est, pour lui, la plus jolie fille du monde. 
Tim a tout pour être heureux : il aime sa femme, sa famille, son travail, sa maison. 
Mais un jour, il se lève de son siège et s’en va. Il se met à marcher et ne peut plus s’arrêter. Ces crises peuvent durer quelques jours ou quelques années. Alors, il perd tout ce qui lui semblait à jamais acquis : un présent heureux, un avenir serein, toutes ses certitudes. Pour combattre ce mal mystérieux qui grignote sa vie, ses passions, son âme, Tim doit renoncer à ce qu’il croyait être, porter un casque plein d’électrodes sur son crâne nu, quitter son travail, accepter l’inconnu. 
Le portrait bouleversant d’un homme dépouillé de tout et d’une famille bouleversée par la folie et l’absence mais qui résiste, se bat, s’aime. C’est un roman d’amour étonnant ainsi qu’une réflexion fabuleuse et émouvante sur le corps et l’esprit et sur ce qui fonde notre identité. 


Et j'en pense quoi?

Ca démarre fort, ça démarre bien, on est tenu en haleine dès le départ avec cette étrange histoire d'homme saisi d'un mal inconnu. Il marche sans pouvoir s'arrêter, sans but précis si ce n'est d'arriver à l'épuisement le plus total et s'effondrer quel que soit l'endroit. Il est épaulé par sa femme, prête à tout laisser pour son mari et par sa fille, une adolescente mal dans sa peau qui deviendra très proche de son père. Malheureusement, l'histoire s'effouffle assez rapidement et on se demande où Joshua Ferris veut nous emmener. J'ai trouvé la suite du roman assez répétitive, emprunte de quelques longueurs qui ont fini par m'ennuyer. Malgré tout, la relation qui unit Tim et sa femme est décrite avec beaucoup d'émotions et relève un peu le tout. Un avis mitigé pour ce roman mais un écrivain qu'on considère comme très prometteur aux Etats-Unis, affaire à suivre.


mardi 24 janvier 2012

Comment ratatiner les vampires? de Catherine Leblanc et Roland Garrigue aux éditions Glénat





Présentation de l'éditeur:

Ça fait peur, c'est vrai, mais tu n'es pas sans arme ! La première chose à faire est d'apprendre à bien les reconnaître ! Par exemple, les vampires dorment dans des cercueils et quand ils se lèvent, ils font des têtes d'enterrement. Si rien ne les fait rire, ni blagues ni chatouilles, c'est très mauvais signe mais tout n'est pas perdu : tu peux encore avoir recours à la ruse ! Par exemple, annonce-leur catastrophé qu'ils ont de grosses caries, si grosses qu'il va falloir leur arracher les dents… Comme tu peux le voir, les solutions pour ratatiner les vampires ne manquent pas !

Une nouveauté loufoque à souhait, truffée d'astuces inventives pour tordre le cou aux petites et grandes peurs ?

Et j'en pense quoi?

Dans la série des Comment ratatiner... vient de paraître chez P'tit Glénat un nouvel opus nous expliquant comment se débarrasser des vampires! Première étape, les reconnaître, avec quelques conseils avisés vous deviendrez rapidement un expert en vampires. Deuxième étape, les ratatiner grâce à de multiples ruses, trucs et astuces, dont certains très innovants.

C'est très drôle, original et bien pensé, j'adore! Mais ce n'est pas seulement drôle, c'est également pédagogique, une lecture qui permet d'adoucir les peurs.






Les Morues de Titiou Lecoq aux éditions Au Diable Vauvert





Présentation de l'éditeur:

C'est un roman qui commence comme cela :

« Au début, il y a la sonnette – et la porte qui s’ouvre et se referme sans cesse. Des pas qui résonnent dans l’entrée. Et des embrassades, des « ah », des « oh ». T’es déjà arrivé ? J’croyais que tu finirais plus tard le taff. Ouais, mais finalement j’ai bien avancé. Hé, Antoine on va pas parler boulot ce soir, hein ? Ça serait de la provoc ! Un brouhaha généralisé. Des verres qui tintent. T’as apporté les bougies ? Non c’était à Emma de le faire. »

Et c’est un roman qui commence aussi comme cela :

« Depuis une dizaine de minutes, Emma gardait la tête obstinément levée vers la voûte. En suivant des yeux les courbes compliquées des arches gothiques de l’église, elle espérait éviter de pleurer. Mais d’une elle commençait à avoir sérieusement mal à la nuque et de deux il devenait évident qu’elle ne pourrait pas échapper aux larmes de circonstance. »

C’est donc l’histoire des Morues, d’Emma et sa bande de copines, de ses amis, et, si l’on s’y arrête une minute, c’est le roman de comment on s’aime en France au début du XXIe siècle.
Mais c’est davantage.
C’est un livre qui commence comme une histoire de filles, continue comme un polar féministe en milieu cultivé, se mue en thriller de journalisme politique réaliste – au cours duquel l’audacieuse journaliste nous dévoilera les dessous de la privatisation du patrimoine culturel français - et vous laisse finalement, 500 pages plus loin sans les voir, dans le roman d’une époque embrassée dans sa totalité par le prisme de quatre personnages.

Cet ambitieux projet romanesque, qui a pris plusieurs années à son auteur, est une réussite totale.
D’abord parce qu’il se dévore. Que sa lecture procure un plaisir continu, et qu’il emprunte toutes ses voies pour s’inscrire dans une perspective globale avec une acuité, une ironie et une gouaille bien contemporaines, mais en y superposant le paysage littéraire d’une jeune femme d’aujourd’hui qui, petite fille, réécrivait la fin des romans de la Comtesse de Ségur pour celles qu’elle préférait lire.
Cela donne un authentique et passionnant roman français.


Et j'en pense quoi?

Trentenaires en quête d'amour ou d'indépendance, voulant assumer vie professionnelle et vie affective avec fierté mais pas seulement. Les Morues, c'est également l'histoire d'un deuil, d'une mort dont les circonstances posent question et au sujet de laquelle certains des protagonistes vont se lancer dans une quête effrénée de vérité. Mais c'est surtout une histoire d'amitié et de compréhension de soi.

Je sais que certains ont eu quelques difficultés à accrocher avec le style de Titiou Lecoq, ça n'a pas du tout été mon cas. Je me suis retrouvée plongée dans ce groupe de trentenaires très rapidement pour n'en ressortir qu'à la fin. Si j'ai apprécié ce premier roman de Titiou Lecoq, c'est sans aucun doute car ce qu'elle y raconte m'est un peu familier et réveille certains souvenirs. Dans tous les cas, je trouve que l'auteur décrit avec beaucoup de justesse les interactions entre les différents personnages ainsi que les aspirations et interrogations de chacun quant à un avenir incertain. L'intrigue liée à la mort de Charlotte lie économie et culture et trouve facilement sa place au coeur du roman.

Alors, certes Titiou Lecoq bascule régulièrement dans un langage familier mais pour moi c'est un parti pris réussi. Une histoire efficace, des personnages touchants, un moment agréable.


Limonov d'Emmanuel Carrère aux éditions P.O.L




Présentation de l'éditeur:

" Limonov n'est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine; idole de l'underground soviétique sous Brejnev; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan; écrivain branché à Paris; soldat perdu dans les guerres des Balkans; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud: je suspends pour ma part mon jugement.

C'est une vie dangereuse, ambiguë: un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale."



Et j'en pense quoi:

J'aime beaucoup Emmanuel Carrère, enfin ses livres (pas de méprise). J'ai appréciéL'adversaire, j'ai aimé La classe de neige et j'ai adoré La moustache. J'attendais avec impatience de pouvoir lire son dernier livre mais je dois avouer que le sujet m'effrayait un peu: Limonov (que je ne connaissais pas) et par conséquent l'histoire de la Russie et de l'Ukraine. Ne maîtrisant pas du tout ce sujet, je craignais de trouver cela ennuyeux voire même d'être complètement larguée. Mais c'était sans compter sur le talent d'Emmanuel Carrère, capable d'aborder tous les sujets de manière simple mais intelligente et de rendre ainsi la lecture facile d'accès et agréable. Dans Limonov, nous voyageons de l'Ukraine d'après-guerre à l'URSS de Staline, de Khrouchtchev. Nous faisons un petit détour par New-york et Paris et regagnons la Russie. Limonov est, tour à tour, un jeune voyou, un poète dissident, un ardent défenseur du communisme, un artiste reconnu, un SDF, du côté des serbes dans les massacres commis en Bosnie-Herzégovine, un membre actif de parti... Limonov est un personnage hors du commun dont l'histoire ne laisse forcément pas indifférent mais il m'a manqué un petit quelque chose dans ce livre pour avoir un coup de coeur, peut-être que l'aspect un peu trop chronologique y a joué pour quelque chose. En bref, un livre très intéressant qui s'apparente un peu pour moi à La Russie pour les nuls (et oui, j'ai appris tout plein de choses), une agréable lecture mais loin de détrôner La moustache!


Pas d'inquiétude de Brigitte Giraud aux éditions Stock





Présentation de l'éditeur:

Au lieu d'aménager la maison qu'il vient juste de faire construire, le narrateur de Pas d'inquiétude va être contraint de prendre un long congé pour rester près de son fils malade et s'installe avec lui dans un tête à tête fait de gestes et d'actes inédits chaque jour réinventés.
Homme au foyer malgré lui, il s'éloigne de l'imprimerie où il travaille et de Manu, l'ami indispensable, et glisse dans une vie domestique et invisible, pendant que sa femme, récemment embauchée dans une PME, ne peut se permettre aucune absence et n'a d'autre alternative que se dévouer à son poste.

Cette famille ordinaire perd petit à petit ses relations sociales et ses repères, happée par la logique de la maladie qui soudain un autre sens à son existence, fait voler en éclat la place de chacun, celle des parents autant que celle de Lisa, la grande soeur, et voit la vie des autres se dérouler à l'extérieur, soudain irréelle et inaccessible. Le jour où les collègues de l'imprimerie donnent chacun de leurs congés pour permettre au père de renouveler les journées qu'il consacre à Mehdi, cet élan de solidarité radical et inattendu bouleverse codes et habitudes, et se pose alors, de manière plus forte encore, la question de l'équilibre entre sphère sociale et sphère familiale.

Tout fini par se nouer autour de ce nouveau temps imparti, inespéré mais qui agit comme un piège, tant il est compliqué de recevoir un tel cadeau. Dans un monde où la solidarité est loin d'être une norme, la générosité des collègues rassure autant qu'elle déstabilise, d'autant qu'ils offrent du temps et non de l'argent.

Le récit tente de sonder ce que serait une vie dédiée à l'autre, aux autres, de même qu'il pose la question du don, de la dette, de la soumission et la domination, tout en interrogeant: qu'est-ce qu'être un père aujourd'hui, et qu'est-ce qu'être un couple de parents?




Et j'en pense quoi?

Medhi vit avec ses parents et sa grande soeur dans un pavillon de région parisienne fraîchement acquis. La vie semble pleine de projets jusqu'à l'annonce de la maladie du petit garçon, une maladie grave qui nécessite séjours à l'hôpital et surveillance constante. Et c'est le père de famille, le narrateur de cette histoire, qui va prendre en charge son fils jour après jour. La mère de Medhi, femme rigide et dans le paraître, comme nous la décrit son mari, se réfugie dans le travail et semble faire abstraction de la maladie.

De ce que les différents membres de la famille ressentent, on ne saura rien, si ce n'est ce que le père se réprésente. Partagé entre admiration pour sa femme qui reste digne dans la douleur et dégoût pour celle qui se complaît dans les apparences malgré la situation. Père d'une adolescente qu'il n'arrive plus à approcher et à atteindre, qui vit sa vie de son côté. Donnant tout son temps pour ce petit garçon qu'il semble avoir appris à connaître à cause de la maladie.

Trop, c'est trop! Je suis agacée bien avant de refermer ce livre. Cette avalanche de pathos me fatigue et ne réussira pas à me faire verser une larme.

Pourtant, tout est là (résumons):

un fils gravement malade
un père prêt à tout pour son fils
une mère que rien ne semble atteindre (eh, il faut bien un personnage à détester)
des gens généreux qui entourent la famille

Définitivement, je n'ai pas été touchée par le roman de Brigitte Giraud. Mais comme je me trouve tout de même un peu dure, j'aimerais beaucoup savoir ce que vous en avez pensé?

Le ravissement de Britney Spears de Jean Rolin aux éditions P.O.L




Présentation de l'éditeur:

Faut-il prendre au sérieux les menaces d'enlèvement qu'un groupuscule islamiste fait peser sur Britney Spears? Les services français (les meilleurs du monde) pensent que oui.

Certes, l'agent qu'ils enverront à Los Angeles pour suivre cette affaire présente quelques handicaps - il ne sait pas conduire, fume dans les lieux publics, ignore presque tout du show-business et manifeste une tendance à la mélancolie -, mais il fera de son mieux pour les surmonter, consultant sans se lasser les sites spécialisés, s'accointant avec des paparazzis, fréquentant les boutiques de Rodeo Drive ou les bars de Sunset Boulevard, jusqu'à devenir à son tour un spécialiste incontesté tant de Britney elle-même que des transports en commun de Los Angeles.

Il n'en échouera pas moins dans sa mission, et c'est de son exil au Tadjikistan, près de la frontière chinoise, qu'il nous adresse ce récit désabusé de ses mésaventures en Californie.


Et j'en pense quoi?

Vous rêviez de voir regroupé au sein d'un même livre tout sur sur la vie Britney Spears, sur celle de Lindsay Lohan ainsi qu'une cartographie complète des transports en commun de la ville de L.A? Ne cherchez plus, Jean Rolin l'a fait pour vous! L'histoire en elle-même est assez simple: un inspecteur français est envoyé aux Etats-Unis pour éviter l'enlèvement de Britney par un groupuscule islamiste. Peut-être l'a t-on envoyé là pour d'autres raisons plus obscures mais là n'est pas le sujet.

Je peux dire que j'ai apprécié la lecture de ce roman mais je me demande encore pourquoi. La vie de Britney, je connais déjà, on a grandi ensemble. Les bus de L.A ne représentent pas un grand intérêt à la base et pourtant Jean Rolin a réussi à m'accrocher au moins pour aller jusqu'au bout du livre de manière agréable. Maintenant, ce que j'ai envie de savoir, c'est si ce roman peut plaire à des néophytes en matière de Britney parce que bon la demoiselle qui va manger des glaces dans la galerie du centre commercial, ce n'est pas ce qu'il y a de plus passionnant.

Je reste donc un peu perplexe face à cette lecture agréable que je pense avoir tout de même un peu de mal à conseiller.


Clèves de Marie Darrieussecq aux éditions P.O.L



Présentation de l'éditeur:

Clèves raconte l'éveil à la vie amoureuse et sexuelle d'une petite fille, en province, il y a une trentaine d'années environ... Les trois parties du livre respectivement intitulées "Les avoir" (les règles), "Le faire" (l'amour), "Le refaire" (l'amour, encore, bien sûr: une seule fois ne suffit jamais, surtout en l'occurence), donnent bien la temporalité et la dramaturgie de ce huitième roman de Marie Darrieussecq.


Et j'en pense quoi?

Solange habite le petit village de Clèves avec ses parents. Son père, peu présent au domicile, se dit pilote. Quant à sa mère, elle est occupée. Solange passe donc la majeure partie de son temps chez un voisin qui fait la nounou ainsi qu'avec ses copains et copines. C'est l'âge où garçons et filles s'observent d'abord de loin puis de plus près. Mais pour Solange, la première étape, c'est avoir ses règles. Lorsque c'est chose faite, il faut passer à l'étape pratique, coucher. Entre celles qui disent qu'elles l'ont fait qui n'ont rien fait et celles qui ne disent rien et qui l'ont fait, Solange n'a plus qu'un seul objectif: le faire et en parler. Alors jusque là, on était certes dans la provoc' comme sait le faire Marie Darrieussecq mais après on passe un cap et on vire au trash! Espérons qu'on ait pas toutes eu la même découverte de la sexualité... Et c'est l'ascension qui commence: la troisième partie intitulée "le refaire" augmente d'un cran dans le pervers (et dans le scato) et on ne sait plus trop quoi en penser... Tout cela a certainement un but mais lequel? J'y réfléchis encore... Pardonnez ma lenteur.